Gaz manufacturé : histoire et usages
La fabrication des gaz manufacturés remonte à la fin du XVIIIe siècle. Tout d’abord employés pour l’éclairage, ils serviront par la suite de combustibles puis seront utilisés dans les foyers pour le chauffage et la cuisine. Retour sur l’histoire et la fabrication de ces gaz, progressivement remplacés par l’électricité puis le gaz naturel.
Le gaz manufacturé et son histoire
En 1785, la découverte du gaz manufacturé est sur le point de changer l’histoire énergétique de la France. Alors que l’Europe s’apprête à faire son entrée dans l’ère industrielle, des usines à gaz voient le jour partout sur le continent. L’objectif : obtenir un gaz en faisant chauffer des composés organiques pour subvenir à des besoins énergétiques grandissant. Cette opération, appelée craquage thermique, est alors réalisée en usine, par chauffage ou distillation du bois, de la houille, de l’huile, du schiste bitumineux, du pétrole, de la résine, de la tourbe... L’émergence de cette énergie est le fruit des recherches et des inventions du français Philippe Lebon, de l’anglais William Murdoch et de l’allemand Frédéric-Albert Winsor.
Les gaz manufacturés sont dans un premier temps utilisés pour l’éclairage des rues, à Londres, à Bruxelles et à Paris, avant d’être employés dans les rues des autres capitales européennes. Rapidement, cette source d’énergie investit les foyers des particuliers, pour la cuisine et le chauffage notamment. L’appellation « gaz de ville » désigne alors le gaz distribué dans les villes pour l’éclairage, l’alimentation et le chauffage des particuliers.
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Le remplacement progressif du gaz manufacturé
Non renouvelable, très polluant et libérant deux fois moins d’énergie que le gaz naturel (on parle de gaz pauvre), le gaz manufacturé sera progressivement remplacé par d’autres énergies, plus respectueuses de l’environnement, mais aussi plus rentables et plus simples à exploiter.
Autre problématique des gaz manufacturés, leur composition faite essentiellement d’hydrogène, de méthane et de dioxyde de carbone, ainsi que de résidus hautement toxiques. Pour toutes ces raisons, l’électricité dès 1880, et le gaz naturel dès 1960 viendront remplir les besoins énergétiques grandissant de l’industrie et des particuliers.
Aujourd’hui, les gaz manufacturés ne sont plus utilisés, en raison de leur faible potentiel énergétique et du danger qu’ils représentent pour l’environnement et la santé de l’Homme. La technique de craquage thermique développée afin d’extraire les composés gazeux de certains corps organiques, comme les résidus agricoles, les déchets industriels et urbains, est cependant toujours appliquée. Cette méthode permet d’obtenir un gaz de synthèse appelé « syngas », que l’on emploie dans l’industrie pour alimenter les moteurs à combustion interne par exemple.
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Aujourd’hui, le gaz naturel a pris la place du gaz manufacturé, dans l’industrie et pour l’usage domestique. Plus performant, il offre également l’avantage d’une exploitation moins polluante.